Artistes Index nominum Bartolomeo Ghetti    
 
Bartolomeo di ZANOBI di BENEDETTO GHETTI (Barthélemy GUETTY)
(† Florence, 1536)
riginaire de Florence, peintre décorateur, Ghetti fut, selon Giorgio Vasari, l’élève de Ridolfo Ghirlandaio. D’après un document daté du 1er janvier 1516, il appartenait à la confrérie de Saint Jacob de Florence, appelée la Sgalla. Engagé par François Ier, il vint en France courant 1516 et y resta jusqu’en 1533 environ. Toutefois, Laborde publia un extrait d’un compte de 1522, où son nom figure parmi les « officiers qui sont au roi avant son avènement à la couronne » (« Vallets de garde robbe. A Berthelemy Guety painctre et varlet de chambre ordinaire du Roy – pour ses gaiges de l’année escheue le dernier jour de décembre mil vc vingt trois 200 l. t. »), ce qui signifierait que Ghetti était déjà au service de François avant 1515.
   Comme Perréal, Bourdichon et Clouet, Ghetti occupait la charge de peintre et valet de garde-robe ordinaire du roi et percevait à ce titre 200 livres tournois par an (180 l. t. en 1516). En 1519, il fut le seul à conserver cet office, alors que les autres artistes passèrent dans la catégorie des valets de garde-robe extraordinaires. Son nom disarut des états des officiers royaux dès 1524, mais Ghetti continua de percevoir régulièrement ses gages de 200 l. t. pour « entretenement au service dudit seigneur » sous forme de « don et bienfaict » jusqu’en 1532 :

 
« A messire Berthelemy Guety, painctre du Roy N. S., la somme de cent deux livres dix sols tournois, pour son entretenement au service dudit seigneur et en attendant qu’il soit couché et employé en l’estat des officiers de la maison, durant les moys d’octobre et novembre derniers passés et le présent de décembre [1527]. »
« A maistre Berthelemy Guety painctre du Roy N. S., la somme de deux cens cinq livres tournois pour partye de la somme de IIIj cx livres, dont le dict seigneur luy a faict don, durant ceste présente année, commancée le premier jour de janvier dernier passé, par forme de bienfaict et pour s’entretenir en son service – le 20 mai 1529. »
« A Berthelemy Guety, painctre ordinaire du Roy N. S., la somme de deux cent livres tournois et ce par forme de don et bienfaict – le 22 décembre 1529. »
« A Maistre Berthelemy Gueti, painctre du Roy N. S., la somme de 202 livres 10 sols tournois, pour partye de la somme de 410 livres 10 sols dont il luy a fait don, durant ceste presente année, par forme de pention et bienfaict, et pour s’entretenir à son service – le 27 avril 1532. »
« A Barthélemy Guetty, 60 livres pour ses gages dudit quartier d’octobre 1532. »
   Sa présence en France est attestée jusqu’en 1533 : cette année il fut payé 300 écus pour deux patrons où sont peintes plusieurs histoires de satyres et de nymphes que le roi destinait à la salle du jeu de paume du Louvre, et pour « une paire d’heures historiées faites de riches couleurs qu’il a livrées audit seigneur, en ce compris voyage qu’il fit de Tours à Dijon où se trouvait alors le roi, pour lui porter lesdites heures, qui, depuis, furent données à feu Madame, sa mère ». Il ne put donc quitter définitivement la France en 1525, comme le pense Waldman. Ghetti fit pourtant au moins un voyage à Florence, entre 1527 et 1529, avant d’y retourner en 1534 pour ne la quitter plus. Au mois de mai de cette année il reçut la dot de sa femme, Margherite d’Agostino Casini.
   Ghetti fut surtout fournisseur de patrons et d’ornements. En 1521, il fournit ainsi des modèles pour les encadrements décoratifs brodés d’une chambre, Matteo dal Nassaro étant chargé de dessiner les parties figurées d’après les
Bucoliques de Virgile. Il donne en 1523 des dessins pour le poêle de la confrérie Saint-Jean l’Évangéliste en l’église Saint-André des Arts, selon les termes du marché conclu entre Poncet Le Preux, libraire, Martial Vaillant, enlumineur, Pierre Vidoue, imprimeur, Jacques Le Bouc, relieur, et Antoine de Montpignon, parcheminier, maîtres et gouverneurs de la confrérie de Saint-Jean-l’Évangéliste en l’église Saint-André-des-Arcs, d’une part, et Adrien de Zélande, brodeur à Paris, d’autre, ce dernier s’engageant à fournir, dans les six mois et pour 66 l. t.,
 
« quatre evangelists d’or [...] facon de trionphe, et les quatre chappelz [...] et or par dessus ainsi qu’il appartient ; quatre livres de demy pied et quatre dois, tous ouvers, d’argent [...], le tout selon le pourtraict de Maistre Guiot, paindre du Roy ; item, refaire le vysaige, piedz et mains, tout de neuf, fait à l’eguille, de Sainct Jehan l’Evangeliste, estant sur le poille de lad. confrairye, enrichir les lysieres dud. ymaige, recouvrir le festes d’or, ensemble le capiteau et pilliers, soubzbassement et nuaige [...], et tout ce atacher et broder sur led. velours. »
   Ernest Coyecque, qui publia ce document, lut « Gunet » et crut y reconnaître Jean Clouet. Il s’agit pourtant sans doute de Ghetti, le mot « pourtraict » signifiant ici esquisse ou projet.
   D’après le testament de Ghetti datant du 8 janvier 1536, son épouse était morte depuis peu. L’artiste mourut dans sa ville natale, avant le 27 juin 1536.