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Nicolas (Denis ?) DENISOT (DENIZOT) DU PERCHE
(Le Mans/Nogent-le-Rotrou, 1515 – Paris, septembre (?) 1559)
urnommé par ses amis le Comte d’Alsinoys – son anagramme – Denisot fut un peintre amateur, mais également calligraphe et poète (il écrivit entre autres des cantiques de Noël). Selon La Croix du Maine – originaire de la même région –, « il a esté estimé for bon Poëte & Orateur tant en Latin qu’en François, & sur tout tresexcellent à la peinture, principalement pour le crayon. Car auparavant qu’elle sust en si grande usage entre les François, comme elle est du jourd’huy, il estoit estimé le premier de son temps, pour un qui n’en faisoit pas profession autrement que par plaisir ».
   Ses débuts sont inconnus. Vers 1539 il travailla, sous la direction de Macé Ogier, à la réalisation d’une carte de la région du Maine. Il s’installa ensuite à Paris : en 1545 fut publiée l’
Histoire de la terre neuve du Pérou, pour laquelle il dessina la carte du Pérou. L’année d’après il partit pour l’Angleterre en tant que professeur de latin des sœurs Seymour, mais probablement également chargé de missions secrètes pour la France. Il se chargea de l’édition du Tombeau de Marguerite de Navarre écrit par Anne, Marguerite et Jane Seymour et publié en latin en 1550 et en français un an plus tard. En tant qu’éditeur Denisot signa l’épître dédicatoire de l’ouvrage. Revenu à Paris en 1549, il obtint le titre de valet de chambre du roi Henri II, mais comme poète et non comme peintre.
   Denisot fut célèbre dans le cercle de la Pléiade. Il fit ainsi le portrait de la Cassandre de Ronsard. En annotant l’édition des œuvres du poète, Marc-Antoine de Muret écrit :
« Il [Ronsard] dit ne pouvoir soulager ses maux, sinon se retirant de toutes compagnies, & hantant les lieux solitaires, à fin d’allec (
sic) contempler à son aise un portrait de sa Dame, fait de la main de Nicolas Denisot, homme entre les autres de singulières graces, excellent en l’art de Peinture. »
   Dans une ode adressée « au conte d’Alsinois » Ronsard dit que ce n’est pas le fait d’être originaires du même pays, mais la seule vertu, « l’heureuse folie » et la « fureur double » – poésie et peinture – de Denisot qui étaient la cause de leur amitié.
   Il portraitura également la maîtresse de Baïf, celles de Mellin de Saint-Gelais et de Grévin, et probablement Grévin lui-même (vers 1557). Aucune de ses œuvres n’a survécu. Dimier voulut lui attribuer le portrait de Marguerite de Navarre qui orne le frontispice de l’édition française du Tombeau, sur la foi de vers qui lui attribuent l’ouvrage :
      « Nulla ut parte sua perire possit
      Margareta, Comes reduxit illam
      De busto Alcinoüs, tibique lector
      Ut fruare dedit. »
   Le crayon conservé à Chantilly qui servit de prototype à ce portrait est pourtant bien antérieur à la date de 1544 que lui donna Dimier et est de la main d’un portraitiste professionnel, sans doute François Clouet. Denisot apparaît au contraire comme un portraitiste occasionnel, travaillant uniquement sur commande de ses amis poètes, exclus du droit à la représentation par un peintre du roi. Le portrait de Marguerite fut suffisamment connu pour qu’il pût l’utiliser pour l’ouvrage dont il était l’éditeur. Il l’a par ailleurs modifié : la reine de Navarre tient dans ses mains un livre au lieu du petit chien.
   Selon La Croix du Maine, Denisot « mourut à Paris, l’an 1559, âgé de 44 ans ».