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Luca PENNI (Luc PENNIS)
(Florence, 1500 – Paris, avant le 12 avril 1557)
lorentin, Penni fut l’élève de Raphaël et de Perino del Vaga, auquel il s’attacha pendant quelque temps. Il travailla ensuite à Lucques, à Gênes, puis partit en Angleterre où il fut au service de Henri VIII. Il s’installa enfin en France, à Fontainebleau, où il œuvra sous la direction de Rosso à partir de 1537, puis sous celle de Primatice.
   Vers 1547, il se fixa à Paris, rue de la Cerisaie dans le quartier Saint-Antoine où bon nombre de ses compatriotes, dont le menuisier du roi Francisque Scibec de Carpi ou l’ambassadeur du duc de Mantoue Hercule Strozzi, ont élu domicile. Il y peignit plusieurs tableaux de dévotion pour des membres de la grande bourgeoisie parisienne, comme Jean Du Tillet ou Nicolas Houel, qui lui commanda, en 1555, une Résurrection de Lazare, suivant « l’ordonnance que led. de Pennis a pourtraict par cydevant sur le fons de bois en la maniere et forme que m
e Jehan Cousin, me Jacques Aubery et plusieurs aultres ont veu parcidevant pourtraicte au net sur led. fons, sans aulcune chose diminuer de lad. ordonnance, mais plut tost augmenter si besoing est ; et en icelluy tableau faire le visaige dud. Houel, de sa femme et de l’un de leurs enfans après le naturel ».
   Vasari le cite comme graveur, ce qui semble faux. En revanche, les œuvres de Penni furent très fréquemment gravées, notamment par Mignon, Davent, Boyvin et Delaune. Il semble qu’il fut également portraitiste – dans l’inventaire après décès de l’artiste, les cinq tableaux encore dans son atelier étaient tous des portraits, auquel il faut joindre deux miniatures représentant Anne d’Este :

 
« Ensuit la marchandise apartenant à la succession dud. deffunct
[...]
Item, deux petis pourtraictz d’anluminure en ung rond ouvalle, auquel sont figurez deux pourtraictz de madame de Guyse, prisez 40 st.
Item, ung pourtraict d’une femme enchassé en boys que led. Francisque [Scibec da Carpi] dict estre le pourtraict de madame de Champagne, prisé 50 st [vu ce prix modique, il doit également s'agir d'une miniature].
Item, ung grant tableau painct à huille sur boys imparfaict, auquel est la pourtraicture de Monsieur Lecarrubes, prisé 4 lt.
[...]
Item, troys tableaulx en boys painctz à huille dont l’ung est la pourtraicture de Monsieur le cardinal de Chastillon, l’aultre de Clement Morot et l’autre est la pourtraicture d’un nommé le greffier, fol dud. sieur cardinal, prisé 35 lt. »
   Aucune de ces œuvres ne peut malheureusement être identifiée avec une œuvre existante, les portraits conservées représentant Antoinette de Guise ou Odet de Châtillon sortant de l'atelier de Clouet. Mais il ne faut pas non plus exclure l’hypothèse que Penni eût dans son atelier des ouvrages qui ne soient pas de sa main, d’autant plus qu’il s’agissait de « marchandises ». Depuis Robert Dumesnil, on attribue toutefois à Penni, pour des raisons stylistiques, le portrait de Henri II en armure gravé par Boyvin.
   Penni mourut à Paris, peu avant le 12 avril 1557, date à laquelle fut dressé, à la demande de Scibec da Carpi « pour ou nom et comme executeur du testament et ordonnance de dernière volunté de feu Luc Penis », un inventaire des biens de l’artiste dans sa maison rue de la Cerisaie. L’inventaire fut fait en présence des « enffanz dud. defunct et de feue Marguerite, ja sa femme[1] », Laurent (Lorenzo), âgé de dix-huit ans « ou environ », alors en apprentissage chez le graveur René Boyvin et qui travaillera ensuite en Italie, et Isabelle, âgée de dix-neuf ans, qui était sur le point d’épouser l’orfèvre Claude de Fresne.
[1] Elle vivait encore en 1552, date à laquelle elle fut marraine d’un enfant du peintre Michel Rochetel.