Artistes Index nominum Guillaume Bouteloup    
 
Guillaume BOUTELOUP ou BOUTELOU
(Blois (?), vers 1510 – Blois (?), après 1583)
eintre et sculpteur (« imagier »), il commença par travailler comme décorateur à Fontainebleau (1533-1540) à raison de 15 l. t. par mois, soit à la galerie de François Ier sous Rosso, soit à la chambre donnant sur la Porte Dorée sous Primatice. Il fut en même temps peintre du dauphin François avec des gages annuels de 120 l. t., et après la mort de ce dernier, de Henri d’Orléans (futur Henri II). A son avènement, Henri le garda à son service, bien qu’il avait désormais pour peintre officiel François Clouet, mais avec le salaire de seulement 70 l. t. par an (Clouet recevait alors 240 l. t.). Avec ce traitement il apparaît sur les états de François II, puis de Charles IX. Son nom est mentionné dans l’état des gages de la maison du roi établi pour l’année 1572. En 1574, les deux artistes sont remplacés en même temps : Clouet par Jean Decourt et Bouteloup par Jacques Patin.
   Il semble être installé à Blois, sans doute sa ville natale, mais venant régulièrement à la cour. Le 31 mai 1547, Pierre Préau et Guillaume Rondel passent un marché, envers Guillaume Bouteloup, peintre du roi « suivant la court », pour peindre « treize douzaines d’armoyries du Roi de France et des coulleurs dud. Roy, assavoyr huict douzaines de grandes sur pappier bastart renforcé, et cinq douzaines sur pappier d’eplinguier, le tout dorées d’or party et le fons desd. armoyries de bon azur loyal et marchant selon ce que requiert led. escu, le tout pour servir à la procession du Roy le jour de la feste Dieu prochaine », moyennant 4 sols 6 deniers par « armoirye ».
   En 1556, à l’occasion du passage de la cour à Blois, c’est lui qui fut chargé de dessiner les costumes des filles de France, Élisabeth et Claude, alors âgées de onze et neuf ans, pour une tragédie qu’elles voulaient jouer :

 
« Le sixième jour de mars, l’an mil cinq cens cinquante cinq, en la présence de nous, notaires du Roy, nostre sire, en bailliage d’Amboise, soubzsignez, Guillaume Boutelou, painctre, demeurant à Bloys, a confessé avoir eu et receu contant de Me Helye de Odéan, contrelleur des argenterie et escuyrie de la Reyne, la somme de quatorze livres cinq sols tournois, à luy ordonnée pour ses paiements de plusieurs painctures par luy faictes au dit Bloys par le commandement de la dite dame, pour servir à la tragédie qu’elle a naguères faict jouer ; de laquelle somme de XIIIj l. V s. t., le dit Boutelou s’est tenu pour contant et bien paié, et en a quicté et auicte le dit de Odéan et tous aultres. »
   Bien qu’aucune œuvre ne puisse être attribuée avec une certaine certitude à Bouteloup, il semble qu’il était non seulement décorateur, mais également portraitiste. Le 8 juin 1560, il fut payé 13 l. t. pour avoir fait le portrait du bouffon Thonin (l’importance de la somme n’indique aucunement la valeur réelle de l’œuvre, le montant de tels dons étant toujours laissé à l’appréciation du roi, mais il s'agissait vraisemblablement d'une peinture plutôt que d'un dessin) :
 
« A Guillaume Boutelou, painctre dud. sr demeurant à Blois, et Pierre de Chateaufort, portier du chasteau dudit Blois, la somme de trente six livres seize sols tournois, dont le dict sieur leur a faict don, assavoir au d. Boudelou XIII l. pour avoir faict le pourtraict de Thonyn, fol dud. sieur, et au d. Chateaufort XIII l XVI s. t. en considération du bon devoir qu’il faict ordinairement à la garde, nourriture et bon traictement d’une autruche qui est aud. chasteau. »
   Le portrait de Thonin conservé à Chantilly servit probablement d’esquisse pour ce tableau, mais il semble peu probable que l’artiste blaisois en fut l’auteur : le style du dessin le place naturellement parmi les œuvres de François Clouet.