Portrait d'une dame de la cour des Habsbourgs
Ecole flamande ou allemande du XVIe siècle
Huile sur bois. Inscription en haut : A /
CONT. SVARZEMBVRG.
H. 0,270 ; L. 0,205.
Il ne s'agit pas d'une œuvre de Clouet, mais
d'une peinture de l'école flamande ou allemande (proche d'Anthonis Mor et Bartholomeus Spranger). D'après l'habit de la dame, ce portrait date des années 1560. Plusieurs musées (musée Condé) ou collectionneurs particuliers possèdent des tableaux similaires, souvent mal attribués à Clouet.
En ce qui concerne l'identification de la personne, elle est difficile. Ses vêtements sont
ceux des années 1560, époque où un certain style « européen » commun s'est formé, faisant disparaître
les particularismes des habits espagnols (manches tailladées, tresse), français (décolleté ouvert,
bonnet) ou allemands (large chapeau, crevés) etc. Toutefois, si la robe que porte la dame peut être
aussi bien française qu'espagnole ou allemande, sa coiffure à résille ornée de perles est espagnole ou, plus
exactement, autrichienne, ainsi que sa toque à plumet. D'après l'inscription (en espagnol plutôt qu'en
français), il pourrait s'agir d'Élisabeth von Puchberg (1537-1570), épouse d'Otto Heinrich comte de
Schwarzenberg (1535-1590). Le visage fortement idéalisé interdit toute certitude. Par ailleurs, on
remarque une certaine ressemblance entre le modèle de ce portrait et la dame qui figure sur
ceux représentant Marguerite d'Autriche (1522-1586), fille naturelle de Charles Quint, épouse d'Octavio
Farnèse, duc de Parme, et gouvernante des Pays-Bas. Certes, il est peu probable que l'un de ces tableaux (de la collection Lobkowicz) annoté la duchesse de Parme soit réellement le portrait de Marguerite, car elle avait plus de 40 ans à l'époque,
alors que la dame représentée semble très jeune. Mais le fait qu'il provient de la collection d'une grande et influente famille de Bohème, confirme ses origines impériales (Autriche, Pays-Bas espagnols,
Flandres, Bohème, Bavière) : il doit donc représenter une dame de la cour des Habsbourgs, tout comme cette peinture. Cependant, on ne peut pas exclure que la forte ressemblance entre les deux tableaux soit due tout simplement à une
idéalisation exagérée des visages pour se rapprocher à un type précis de beauté. |
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