ils de Jean Decourt, Charles fut peintre et portraitiste. Il entra au service du roi en 1574, reprenant la place restée vacante lorsque son père prit la succession succession de François Clouet, et les gages de 100 l. t. D’après l’état de 1576-1578, il fut « retenu par sa d. magté à survivance » de son père, et ne percevait pas de gages séparés. En 1584, il figure parmi les Vallets de chambre dans le rôle des « Aultres officiers que le Roy a voullu estre enployes en ung estat apart et separé pour jouyr seullement des privileiges et sans gaiges », et avec, pour compagnons, Étienne Dumonstier et Éloy Le Mannier. L’année suivante, Charles succéda semble-t-il à son père et ce fut vraisemblablement lui, et non Jean, qui reçut 90 l. t. pour un portrait de Catherine de Clèves, duchesse de Guise.
      Sa situation changea nettement avec l’avènement de Henri IV, dont il devint l’un des portraitistes préférés. Ses gages furent montés à 600 l. t. (ou 220 écus), puis, en 1605, à 900 livres. En 1607, le roi lui donna la conciergerie du Pavillon neuf au parc des Tournelles (future place Royale) « pour ladite charge avoir tenir enjoïr par luy et sa femme et y avoir leur logement et demourance leur vie durant », les gages de 100 l. t. que valait cet office étant refusés par la Chambre des Comptes.
      Decourt fut, entre autres, chargé de dessiner le petit Louis XIII dont le médecin Jean Héroard enregistrait jour après jour les faits et gestes dans les pages de son journal. Le mercredi 16 janvier 1602, « le cavalier de Juigny, ambassadeur du grand-duc [de Toscane], l’est venu voir pour lui dire adieu ; et, par le commandement de la reine, Decourt, peintre du Roi, en tire un crayon pour l’envoyer à Florence ». Decourt tire un autre crayon du dauphin, toujours « par commandement de la reine » le 25 juin 1602, à Saint-Germain-en-Laye. Le 6 août 1604 : « levé à neuf heures et demie, il [le dauphin] mange assis, ayant devant lui ses petites besognes d’armes, pendant que Decourt, peintre du roi, en tire un crayon. » Le 1er mai 1607 à Fontainebleau le dauphin « amusé à peindre en crayon à mesure que M. Decourt, peintre du Roy, le pourtrayoit en crayon ; il demande : Faut-il mettre du bleu aux yeux ? Il aimoit la peinture et y avoit de l’inclination ». Le 5 mai, il « joue assis pour être peint en crayon par M. Decourt, peintre du Roi ».
      Les difficultés de la couronne obligèrent Louis XIII à diminuer le traitement de son peintre à 600 livres. Decourt quitta le service en 1612 et mourut le 16 avril 1614.